Ils maîtrisent

Lundi 01 Février 2010 (Sud-Ouest)


LA ROCHELLE - LUÇON. À l’exception d’une fin de deuxième quart-temps un peu poussive, Rupella n’a jamais été inquiété

Voilà une petite soirée ô combien sympathique, comme on les aime au Rupella Basket. Il faut dire que, dans ce derby, les Vendéens de Luçon n’ont pas pesé bien lourd. Ils se sont d’ailleurs montrés « moins présents » sur les Rochelais qu’au match aller, selon l’ailier Thomas Massoubre, tandis que l’intérieur Diamory Sylla se demandait encore, à l’heure de la douche, si l’écart final (18 points) était vraiment révélateur d’une grosse différence de niveau entre les deux équipes.

Samedi soir, pourtant, la cité portuaire a simplement donné le sentiment de dérouler son jeu face à un « sparring-partner ». Plus agressive, plus coriace en défense et suffisamment constructive pour varier les plaisirs, ce qui a d’ailleurs ravi l’entraîneur Greg Thiélin : « Il y a eu davantage d’alternance qu’à Mont-de-Marsan. Les intérieurs ont notamment pu ressortir beaucoup de ballons. » Des ballons envoyés à des artilleurs en grande forme, puisque huit tirs primés ont été enregistrés sur seulement quatorze tentatives - dont trois pour Massoubre et autant pour Thinon. Ainsi, quels bémols Thiélin a-t-il pu formuler, à l’issue de cette soirée de gala ? Un ou deux, pas plus, que voilà : « Le relâchement en fin de deuxième quart-temps (de + 18 à + 11) et « ces petits shoots ouverts qui ne sont pas rentrés ». En effet, les Maritimes ont étonnamment fait preuve d’une plus grande adresse sous pression. Or la (« short ») liste des imperfections s’arrêtent ici. Car les Rochelais ne sont pas tombés dans le piège du faux rythme, qu’auraient pu imprimer à la partie ces Vendéens timorés... voire léthargiques par instant.

Un fossé

« Il fallait quand même se méfier de cette équipe, corrige Sylla. Car elle prône le collectif et tous ses joueurs peuvent scorer. » De plus, selon le pivot rochelais, « rien n’était fait à la mi-temps (39-28, Ndlr) ». « On a su faire la différence en alternant jeu intérieur et extérieur, insiste-t-il. Quand on ne cherche pas à faire la différence individuellement, ça passe toujours mieux. » Souriant, Sylla reconnaît tout de même que son équipe pouvait se contenter de « gérer » durant la fin de match. En d’autres termes, qu’un fossé séparait bien Luçon de Rupella ce soir-là. Au final, le plus grand motif de fierté pour l’entraîneur rochelais restera la capacité de ses ouailles à « ne plus connaître de hauts et de bas » lorsque sont opérés quelques changements. « Pour un entraîneur, c’est essentiel », ajoute-t-il. Il faut dire qu’avec la maîtrise d’un Iglesias, ou encore l’envergure d’un Barrat, les Maritimes n’ont pas souffert du turnover, ne semblant même pas inquiets lorsque le cinq vendéen a donné son petit coup de rein, juste avant la pause. « On ne s’est pas fait trop peur », glisse Massoubre. Et voilà comment cette petite soirée, ô combien sympathique, pouvait s’achever par une bière, un petit tour en ville, un sourire et le sentiment que cette saison sera riche. « On est encore loin d’être en playoffs », rappelle tout de même Sylla, très prudemment. Certes. Mais Rupella reste leader (avec un match en retard) et peut savourer la défaite de Garonne, ce week-end, à Marmande. De quoi éclairer un peu plus l’horizon rochelais, avant un déplacement chez la lanterne rouge toulousaine.

Auteur : Thomas Villepreux t.villepreux@sudouest.com

Les Luçonnais ne résistent pas au leader

La Rochelle - Luçon : 79-61.

À Rupella, chez le leader, la marche était beaucoup trop haute pour les Luçonnais.

Pour leur première saison en Nationale 2, les Luçonnais ont beaucoup de mal à s’imposer à l’extérieur. Ils ne l’ont fait que chez les trois derniers. Alors chez le leader, en route pour la N1, la marche était bien trop haute voire infranchissable. Les Luçonnais ont, en effet, cédé assez rapidement et ils ont été battus de 19 points. Pas une très lourde défaite en soi, mais Laurent Hay, Rochelais qui a entraîné Rupella, était le premier à constater les différences entre les deux formations qu’il connaît désormais très bien : « Nous avons été battus sur tous les plans, tant au niveau collectif qu’individuel, et dans tous les secteurs de jeu. Même si .nous n’avons pas lâché si facilement, ils nous ont tout de suite montré la différence entre une équipe du haut de tableau et une autre dans le ventre mou du classement. Non honnêtement, nous n’avons absolument rien à regretter sur ce match contrairement à d’autres à l’extérieur. Comme à Hagetmau ou à Marmande par exemple. »

Et pour l’entraîneur luçonnais, ce dernier adversaire doit servir d’exemple ou de route à suivre : « Ils vont très certainement monter en Nationale 1 avec une grosse organisation, un staff médical, des joueurs qui s’entraînent deux fois par jour ... Ils nous montrent un peu ce vers quoi nous devons aller pour progresser encore. » Progresser à l’extérieur, les Luçonnais auront l’occasion de le faire dès la prochaine journée, mais cette fois à Tours.

Réagir à cet article - Levas - 1er février 2010