Les matches de la 21° journée

Des efforts attendus

Malgré l’important succès des siens, l’entraîneur de Rupella, Grégory Thiélin, est resté sur sa faim. Il attend mieux de son équipe.

Où trouver Grégory Thiélin le lendemain d’un match de son équipe ? Réponse : dans une salle de basket, bien sûr, où le stratège Rochelais suivait un tournoi Inter-ligue jeunes entre les sélections Poitou-Charentes et Bretagne. Alors que cette journée de championnat de Nationale 2 a vu les défaites de Garonne à Mont-de-Marsan et de la réserve paloise à Cognac, le rendement des Bleu et Blanc n’a, lui, pas satisfait le coach rochelais. Ce dernier était même plutôt mitigé au moment d’évoquer la victoire après prolongations (59-60) de ses ouailles en Loire-Atlantique. « Nous n’aurions jamais du gagner ce match. C’est plus qu’un hold-up. » En effet, le scénario du match a été - c’est le moins que l’on puisse dire - largement favorable aux joueurs de la cité portuaire. Car les Carquefoliens ont toujours été en tête, ces derniers ayant même eu les lancers-francs de la gagne.

« Même durant les prolongations, nous avons été derrière. Pierre (Bonnelalbay), à cinq secondes du buzzer, tente un tir à plus de huit mètres qui rentre et qui nous fait gagner. » Un shoot désespéré qui offre les points de la victoire aux Rochelais. « On ne peut pas se contenter de ce que l’on a produit. Le niveau de jeu que l’on a affiché n’est pas digne d’un prétendant aux playoffs. »

Pas assez durs

Des propos fermes, renforcés par une analyse lucide. « Nous nous sommes faits manger dans l’envie et l’agressivité par une équipe de Carquefou qui en voulait plus que nous. » Avec seulement 19 petits points inscrits en première période, l’attaque de Rupella était, elle, en panne sèche. « Les joueurs extérieurs ne sont pas assez dans le défi. Dans des matchs durs, le bât blesse. » Si les Maritimes sont revenus de ce déplacement avec un succès, ils le doivent en grande partie à leur défense. Cette dernière est une véritable valeur refuge quand les choses vont moins bien. « Depuis plusieurs mois, notre défense nous permet de rester à flots. Le fait d’encaisser moins de 70 points par match est un gage de solidité. »

D’autres valeurs

Voilà tout le paradoxe des Rochelais. Sur courant alternatif dans le jeu, les hommes de Thiélin font preuve d’un état d’esprit remarquable pour se sortir de situations complexes. « J’ai toujours la sensation (du fait des blessés et des états de forme fluctuants) que l’on n’a jamais vraiment trouvé notre plénitude collective. On compense avec d’autres valeurs. » À l’image de son technicien, Rupella ne lâche jamais rien. Si ce bon résultat a été, lui, plus que jamais tiré par les cheveux, il devrait aussi faire sauter de petits verrous psychologiques. Car depuis quelques mois, ces matchs serrés échappaient aux protégés de Thiélin (contre Saint Médard ou à Hagetmau...). Désormais, dans la partie d’échecs que se livrent Saint Médard, La Rochelle, Garonne et Pau Lacq Orthez, ce sont bien les deux premiers cités qui, samedi, ont avancé leurs pions.

Un avertissement pour les Poudriers

Ils ont eu très chaud samedi.

L’intérieur visiteur, Gora Hane, a peut-être passé une mauvaise nuit, rongé par le regret d’avoir privé son équipe d’une prolongation en ratant deux lancers à deux secondes du terme.

Regret car cette deuxième chance n’aurait pas constitué un déni de justice au vu de la très honorable production pornicaise face à des Saint-Médardais pas toujours dans leurs baskets et qui, finalement, s’en tirent à bon compte. « En jouant ainsi, on ne peut ambitionner autre chose que la victoire. On va se contenter du peu. Nous avons assuré l’essentiel. Ca fait quand même du bien après quinze jours sans succès. »

Déçu quant à la manière mais soulagé, le coach local, Cyril Marboutin ! Le coup passa très près en effet. « Tension, fébrilité, manque de concentration et d’attention, repli défensif insuffisant ont été à l’origine de nos problèmes », poursuivait-il.

La séquence initiale entamée de belle manière par deux tirs primés de Cédric Beesley avait été plutôt rassurante (trop rassurante peut-être en souvenir du 78-58 à l’aller ?) face à un adversaire besogneux dans sa mise en route. Mais qui allait progressivement inverser la tendance notamment en exploitant les erreurs locales (balles perdues surtout) et en infligeant un 8-19 imparable (31-35, 16e).

Pornic s’accroche

Un avantage au score qu’il conservait malgré une jolie contre-attaque paraphée par Darnauzan et un tir primé de Kevin Beesley en fin de séquence. 39-42 (20e) : tout restait à faire des deux côtés. Les locaux le firent assez bien dans ce troisième quart-temps en rétablissant l’équilibre grâce à un basket plus accompli concrétisé par Owona et Preira dessous, Darnauzan et les frères Beesley de loin, sans pouvoir créer cependant une marge sécurisante à chaque prise du score ou empêcher les Vachin, Gomez et autre Tamic de faire leurs provisions. 66-64 (30e). Un énorme suspense allait présider à l’ultime séquence dominée par l’affrontement des intérieurs et ponctuée des stratégies souterraines des temps morts. Rien n’y fit. Y compris celle des visiteurs à douze secondes (83-81). C’est alors que Gora Hane s’avança sur la ligne des lancers… « Nos adversaires ont développé un excellent basket qui nous a posé de nombreux problèmes, concluait Cyril Marboutin. Il faudra être plus performant et montrer que nous méritons notre deuxième place si on veut espérer quelque chose à Cognac dans huit jours »

Le CBB se remet en marche

Cognac a assuré l’essentiel samedi malgré une baisse de régime en seconde période.

Samedi soir, le CBB a assuré l’essentiel. Face à la réserve de l’Élan Béarnais, les Cognaçais l’ont emporté 90-79 et restent ainsi invaincus dans leur salle. « On restait sur une défaite en championnat (face à Pornic), ça fait du bien de renouer avec la victoire. Nous avons eu une semaine difficile avec de nombreuses blessures nous empêchant de faire des oppositions. Forcément ça a laissé des traces », souligne le capitaine Jonathan Godin.

À l’heure de tirer le bilan de cette nouvelle victoire à domicile, Philippe Maucourant pointe quelques lacunes dans le jeu charentais, au premier rang desquelles, la concentration. Résultat, un match en dents de scie. Le CBB attaque fort. Bien en place offensivement et défensivement, le jeu cognaçais trouve rapidement ses repères en dehors de la raquette. Les quatre premiers tirs primés assurent au CBB une confortable avance (23-7, 6e). En face, la réserve de la Pro A occupe la raquette. Comme au match aller, les Charentais peinent à s’approcher du panier et à servir leurs intérieurs. « Nous n’avons pas réussi à forcer l’alternance intérieur-extérieur. Ils nous ont forcés à shooter à l’arrêt, statiques », reconnaît Mathieu Bigote, 64 % à trois points samedi soir.

Pau a les dents longues

Le CBB parvient cependant à maintenir son adversaire à bonne distance malgré un effritement de son jeu à la fin du deuxième quart-temps. Les Charentais se ressaisissent au début du troisième quart-temps. Leur avance ne cesse de croître pour atteindre jusqu’à 29 points (65-36, 25e). Et le jeu se relâche à nouveau, devient moins précis, les Cognaçais se démobilisent. « On se dit que le match est gagné un peu trop facilement et on se déconcentre », déplore le capitaine. « On oublie tout. Notre principal adversaire, c’est nous-mêmes », enrage Philippe Maucourant. Le CBB gère son avance mais se fait peur quand les Béarnais reviennent à huit longueurs (68-60, 31e). Au final, la jeune et fougueuse équipe paloise, dont « les dents rayent le Taraflex (1) » selon Philippe Maucourant, emporte les deux derniers quart-temps. « Maintenant, il va falloir remettre du rythme, faire un match plein et jouer quarante minutes face à Saint-Médard », espère Jonathan Godin. Vainqueurs samedi soir de Pornic (83-81), les Girondins restent dans la course à la deuxième place de la poule, synonyme de qualification. Le Taraflex risque encore d’en prendre un coup samedi soir.

(1) Matière qui recouvre le sol des Vauzelles.

Pari manqué pour les Auscitains

NM2. Hagetmau-Auch. 80-69.

L’espoir de ramener les deux points d’un déplacement délicat dans les Landes, samedi, s’est éteint pour les joueurs de l’ABC, dont la série noire ne s’arrête décidément pas.

Cette huitième défaite consécutive, 80-69 à Hagetmau, confirme la place de relégable pour les Auscitains, mais le classement reste inchangé en bas de tableau car Carquefou, le prochain adversaire de l’ABC et principal rival pour le maintien, s’est « heureusement » incliné face à La Rochelle, 59-60.

Et l’objectif reste surtout le même pour les partenaires de Fred Edde : s’imposer samedi à Mathalin face à Carquefou, de plus de dix points, pour espérer renverser la situation d’ici la fin du championnat. Et ensuite, il faudra gagner un match de plus que Carquefou lors des quatre derniers matches de la saison. Tout reste donc possible pour les Auscitains qui continueront à se battre pour sauver leur place.

Réagir à cet article - Levas - 7 mars 2011