Hermouet, promue capitaine de Valenciennes

A 27 ans, la Vendéenne Emmanuelle Hermouet est devenue capitaine de Valenciennes (Ligue féminine), meilleur club européen des cinq dernières années.

Gardez-vous des attaches vendéennes ? Bien sûr. Je suis née à Luçon, mon frère habite toujours en Vendée, et jusqu’à 18 ans j’ai joué à La Roche. J’avais intégré la section sportive départementale à 13 ans, en 92, et c’est là que j’ai appris le basket. Le vendredi je m’entraînais avec La Roche, le samedi je jouais avec les jeunes, et le dimanche avec les seniors. Nous étions montées en N2, avant mon départ à La Rochelle, en 1997.

Comment êtes-vous arrivée au plus haut niveau ? D’abord, j’ai toujours eu un mental de compétitrice, de gagneuse. À La Rochelle, en N2, ça n’était pas encore trop ça. Mais nous avons disputé un quart de finale de coupe de France contre Mondeville, et j’ai été repérée. Je suis partie à Bordeaux en 2001, puis en Espagne quand le club a coulé. Là-bas, à Madrid puis Salamanque, j’ai franchi un palier. Valenciennes m’a recrutée en 2005.

Quel regard portez-vous sur votre cursus, atypique ? Je ne suis pas du genre à me poser de question. Je savoure, je profite. C’est sûr, je n’ai pas suivi le parcours classique, centre de formation, Insep, etc. J’ai dû bosser, faire des petits boulots. À La Rochelle, je faisais le ménage de 6 h du matin à 8 h, je vendais des sandwiches le midi, je m’entraînais en début de soirée et après j’étais vendeuse par téléphone... Aujourd’hui, quand je vais m’entraîner, je suis contente. Je vis de ma passion, plutôt bien.

Vous voilà capitaine d’un club vainqueur de deux Euroligues, et deux fois finaliste de cette compétition depuis 2001, membre de l’équipe de France. Est-ce une fierté supplémentaire ? Ici, nous sommes toutes un peu capitaines... Je joue quand même avec Kristi Harrower, championne du monde avec l’Australie. Le staff m’a fait confiance. Peut-être parce que j’essaye d’être toujours positive, que tout se passe dans la bonne humeur. Les Bleues, c’est encore un plus. Quand j’ai été appelée, la 1e fois en 2004, je n’étais pas loin de demander des autographes à table à mes coéquipières.

Vous êtes l’une des rares shooteuses françaises, comment expliquez-vous cela ? Je crois qu’il y a une part de qualités innées, la confiance que l’on a. Ensuite, j’ai bossé, et je continue. À chaque entraînement, je veux gagner les petits concours de shoots que l’on organise. Quitte à tricher un peu. Je suis un peu chiante.

Quels seront les objectifs avec Valenciennes cette saison ? Lever toutes les coupes ? Faire aussi bien que l’an dernier en Euroligue, où nous avions pris la 3e place. Mais notre poule n’est pas super... Il y a Ekaterinbourg (vainqueur en 2003), Brno (vainqueur cette saison), Valence qui a beaucoup recruté. Ensuite, le but est de disputer les finales au niveau français. Championnat, Coupe de France, tournoi de la Fédération. Et de les gagner...

Recueilli par Dominique FAURIE.

Emmanuelle Hermouet. Née le 2 avril 1979 à Poitiers. 1,83 m, ailière. Clubs : Luçon (1989-1996), La Roche (1996-1997), La Rochelle (1997-2001), Bordeaux (2001-2003), Rivas Futura Madrid (2003-2004), Salamanque (2004-2005). À-Valenciennes depuis 2005. Vice championne de France 2006, meilleur pourcentage à trois points du championnat (46,7%), vainqueur de Coupe de la Reine (Espagne) en 2005. La saison dernière : 33 matches, 23’29, 8,9 pt (57,5 % à 2 pt, 46,7% à 3 pt, 82,5% aux lancers). Date du news : 18/10/2006

Réagir à cet article - Levas - 13 juin 2007